Les lycéen.ne.s prennent le micro pour briser le tabou des règles
Découvrez les podcasts sur les règles des lycéen.ne.s des Hauts-de-France. Ils sont accessibles dans le blog « Les règles du jeu », créé avec NEO, le réseau social éducatif des collèges et lycées. Les jeunes y proposent un nouveau regard sur les menstruations.
« Chaque mois, 26% de la population mondiale a ses règles. Les ragnagnas, les Anglais qui débarquent, la période rouge, la semaine ketchup… plein d’expressions pour désigner les règles sans vraiment les nommer », expliquent les 1ères ASSP du Lycée Jean Bouin de Saint-Quentin, bien décidés à parler des menstruations sans détours dans leur podcast sur la santé menstruelle. La classe a aussi organisé une collecte de protections périodiques, dans le cadre des challenges de l’opération Les règles du jeu. Ce projet éducatif a été mis en place par la région Hauts-de-France, en partenariat avec la Région académique et la DRAAF. Il s’appuie sur l’Espace Numérique de Travail NEO pour impliquer les lycéen.ne.s et les enseignant.e.s de disciplines variées. Pendant plusieurs mois, ils ont accès à des défis, des interventions en classe et à un concours d’écriture.
C’est dans le cadre de ce projet que 9 classes ambassadrices volontaires interviewent des expert.e.s et invité.e.s dans une série de podcasts. Plusieurs émissions sont à retrouver sur leur blog. Comment fonctionnent les règles ? Pourquoi a-t-on mal pendant nos règles et est-ce normal ? Autant de questions soulevées par les élèves, filles ou garçons, qui s’emparent des sujets qui les concernent et qui les taraudent vraiment. Une interview avec Yasmine Candau, présidente d’Endofrance, est par exemple consacrée à l’endométriose, une maladie gynécologique peu connue mais qui touche pourtant 10% des femmes.
Les règles et la santé, l’écologie, l’art…
Interviewée par les élèves, Florence Lépine, de l’association Règles élémentaires explique l’origine du tabou autour des menstruations : “Depuis des milliers d’années, les règles ont été associées à quelque chose qui était sale, on essayait de dévaloriser tout ce qui était lié au corps des femmes de manière général et ça a contribué à alimenter des fausses croyances.” Alors pour vraiment libérer la parole et voir les règles différemment, l’opération invite les enseignants à aborder les menstruations dans toutes les disciplines. Des élèves ont ainsi évoqué l’enjeu écologique des règles avec des intervenantes du SYMEVAD. Ils les ont interrogées sur les produits chimiques contenus dans les protections périodiques, sur l’impact des protections jetables sur l’environnement et les alternatives plus durables.
Les lycéens se sont même penchés sur les règles et l’art, avec l’artiste Aurore Le Ludec, qui trouve son inspiration dans les menstruations. “Quand j’ai eu mes règles à l’adolescence, la tradition était de donner une petite baffe, sans vraiment mettre de mots sur ce que je vivais. […] On en parlait vraiment très peu au lycée et cette période était pour moi une source d’angoisse, parce que ce n’est pas anodin de voir du sang couler de son corps.”, a confié l’artiste dans un podcast des lycéens. En dédramatisant les menstruations, “Les règles du jeu” a contribué à délier les langues au quotidien. C’est ce qu’explique Rogine, une lycéenne de 16 ans : “avant quand on demandait à des professeurs d’aller aux toilettes à cause de nos règles, on était discrètes, mais maintenant, on peut le dire devant toute la classe.”
Les jeunes ont aussi été motivés par le fait que ces contenus sont faits par les lycéens et pour les lycéens : “c’est très intéressant, surtout pour les futurs élèves du lycée, qui pourront écouter ces podcasts, s’y intéresser et apprendre des choses”, témoigne Manon, 16 ans. Les émissions sont accessibles depuis un blog public créé avec l’espace numérique de travail des Hauts-de-France NEO. La plateforme, éditée par Open Digital Education, a facilité la mise en place des “Règles du jeu” en rendant possible la collaboration entre les classes et en permettant la diffusion d’informations auprès des enseignants, des parents et des élèves, le tout dans un cadre sécurisé.
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