Une enquête sur l’utilisation des services numériques pendant la crise du Coronavirus
Avec la fermeture des écoles, 12 millions d’élèves et près d’un million d’enseignants viennent de traverser une situation sans précédent. Quel bilan dressent les Français sur l’utilisation des services numériques et sur les apprentissages scolaires depuis le début de la crise ? Quelles seront, à l’avenir, leurs attentes à l’égard des services utilisés par les écoles ? Un sondage Odoxa pour Open Digital Education, éditeur du réseau éducatif des écoles primaires ONE, nous apporte de précieux éléments de réponses.
Cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogés par Internet les 10 et 11 juin 2020.
Pour les Français, les enseignants ont su s’adapter (78 %) en ayant recours aux services numériques, jugés essentiels (87 %) alors même que les établissements n’étaient pas préparés à l’enseignement à distance (62 %).
12 millions d’élèves et près d’un million d’enseignants viennent de traverser une situation sans précédent. Sans pouvoir s’y préparer, il a fallu organiser l’enseignement à distance et poursuivre tant bien que mal le programme d’une année scolaire qui restera dans les annales. Dans ce contexte et bien loin des polémiques, les Français louent la flexibilité des enseignants. Pour 78 % d’entre eux, ils ont su s’adapter dans leur manière d’enseigner à distance.
Bien évidemment, cette spectaculaire adaptation n’aurait probablement pu s’opérer il y a à peine 20 ans. Les Français en ont parfaitement conscience ; ils sont 87 % à juger que les services numériques en ligne ont été essentiels pour assurer la continuité de l’école.
Les applaudissements à l’égard des enseignants ont d’autant plus de valeur que pour 62 % de nos concitoyens, les établissements scolaires n’étaient pas bien préparés pour assurer la continuité des apprentissages à distance.
Les parents d’élèves sont encore plus positifs et ont vu des bénéfices à cette période (72 %) mais regrettent la profusion de services numériques (53 %).
Les parents d’élèves sont parfaitement en ligne avec les perceptions des Français. Ils sont même encore un peu plus positifs. 89 % d’entre eux ont jugé essentiel l’apport des services numériques et 82% ont apprécié la capacité d’adaptation des enseignants. 45 % ont même jugé les établissements bien préparés, et plus particulièrement les parents d’élèves en maternelle et élémentaire (52 %).
Leur jugement positif sur les enseignants se confirme dans le détail : pour 69 % des parents, la transmission des cours, informations et documents était claire et organisée. L’apport des services numériques est une nouvelle fois valorisée par les parents. Ils sont 69 % à estimer qu’ils ont permis de faire apparaître de nouvelles formes d’apprentissage créatives et efficaces.
Résultat, 72 % des parents affirment même que le rapprochement avec la scolarité de leur enfant et l’équipe enseignante a été bénéfique. Seul grief des parents : 53% d’entre eux considèrent que les services numériques utilisés étaient trop nombreux ou trop compliqués.
Les Français attendent que les établissements se préparent à l’enseignement à distance en s’équipant (93 %), en formant les enseignants (91 %) et en restreignant le nombre de services numériques (88 %) qu’ils souhaitent même voir être utilisés durablement (80 %).
Si les Français et les parents font un bilan très positif et applaudissent les établissements et les enseignants, il n’en demeure pas moins qu’ils attendent une meilleure préparation si la situation devait se reproduire. À leurs yeux, il n’y a pas de débat, les établissements scolaires doivent proposer des services numériques adaptés pour assurer un enseignement à distance en cas de seconde vague. 93% le pensent.
Cela passe notamment par la formation du corps enseignant. 91% des Français affirment en effet qu’il doit être mieux formé pour assurer un enseignement à distance. Surtout, si la souplesse a été la règle pendant le confinement pour que chaque enseignant puisse avoir recours aux outils avec lesquels il se sentait le plus à l’aise, la situation ne peut perdurer à l’avenir ; 88% des Français et des parents jugent que les enseignants doivent utiliser les mêmes services numériques pour plus de cohérence vis-à-vis des élèves et des parents.
Notons par ailleurs que les Français ont pris goût aux services numériques de l’éducation. Il serait dommage de ne pas les intégrer davantage dans l’école de demain selon eux. 80% des Français affirment en effet que les services numériques doivent s’inscrire durablement dans les méthodes d’apprentissage des enseignants.
Sécurité (95 %), accessibilité (95 %), et fortes capacités pédagogiques (94 %) : les exigences à l’égard des services numériques de l’éducation sont nombreuses et unanimes.
Personne ne peut savoir si l’épidémie touchera à nouveau la France. Mais une chose est sûre, seconde vague ou pas, les Français ne toléreraient pas un manque de préparation de la part des établissements scolaires. Ces derniers doivent s’équiper et former les enseignants à l’utilisation des services numériques. Et dès la sélection, les exigences des établissements doivent être fortes à l’égard de ces services en ligne. D’abord, ils doivent être sécurisés et garantir la protection des données personnelles des enfants, parents et enseignants (95%). On sait la sensibilité des Français sur ces questions et elle se confirme une nouvelle fois.
Une autre revendication est exprimée clairement par les Français : les services numériques sélectionnés devront être facilement accessibles et simples à utiliser par les élèves, les enseignants et les parents. 95% de nos concitoyens le pensent. Le cahier des charges est aussi très clair en matière de pédagogie : les services numériques utilisés par les établissements doivent permettre aux élèves d’acquérir et de développer dès que possible des compétences numériques indispensables au quotidien (94%).
De même, 94% des Français jugent qu’ils doivent permettre aux élèves de manipuler les outils numériques et de développer leur autonomie.
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