Différenciation pédagogique : comment l’ENT peut vous aider
L’école pour tous, mais avec une solution pédagogique pour chaque profil d’élève. C’est le concept de la différenciation pédagogique, une méthode vertueuse qui adapte les apprentissages aux besoins des élèves. Et le numérique participe activement à la mise en œuvre de cette pratique !
Dans une école que l’on veut toujours plus inclusive, la différenciation pédagogique s’impose comme une évidence. “Nous ne pouvons plus décemment proposer les mêmes apprentissages à tous les élèves”, estime Marie Pottier, enseignante en CE2-CM1-CM2 à Tuffalun (49). Alors, comment mettre en place la différenciation pédagogique dans votre classe ? Découvrez quelques témoignages, mais aussi comment les ENT d’Édifice peuvent vous aider dans cette démarche vertueuse.
La différenciation pédagogique : apprendre à son rythme
La différenciation pédagogique est l’ensemble des techniques mises en œuvre pour enseigner à des élèves d’un même niveau scolaire, mais aux aptitudes et aux besoins différents, afin qu’ils acquièrent un socle commun au meilleur niveau de maîtrise possible.
Par essence, le niveau des élèves d’une même classe est hétérogène, puisqu’ils ont tous des capacités, des difficultés et des facilités différentes. La différenciation pédagogique vient ainsi résoudre une problématique fondamentale de l’école universelle : comment enseigner de manière pertinente à une trentaine d’élèves aux profils différents ?
Une pédagogie adaptée à tous les profils d’élève
Si la différenciation pédagogique répond particulièrement bien aux besoins des élèves en situation de handicaps invisibles, elle ne s’y limite pas. En proposant un enseignement différencié, on adapte le rythme d’apprentissage dans les deux sens, et les élèves ayant des facilités y trouveront également leur compte. “L’objectif est de mettre l’enfant en confiance, et en situation de réussite”, explique Marie Pottier.
Mais, en pratique, comment proposer des cours et exercices adaptés aux niveaux des élèves sans perdre trop de temps ? Nadège Gros, enseignante à l’école élémentaire de Fains-Véel (55), et ancienne enseignante référente chargée de la scolarisation des élèves en situation de handicap (ERSH), raconte : “On travaille en binôme avec une collègue enseignante : l’une s’occupe de la dictée classique et de la dictée rallongée pour les enfants à potentiel, l’autre de la dictée raccourcie à trous pour les élèves ayant des difficultés, notamment des troubles ‘dys’, puis on s’échange les documents”.
La méthode des “ceintures”, des exercices à la difficulté croissante
Delphine Guichard, enseignante bien connue pour son site de ressources pédagogiques Charivari à l’école, a imaginé la méthode des “ceintures d’apprentissage”. Le principe ? Dans chaque matière, les entraînements se font à l’aide d’exercices de difficultés croissantes, reprenant les couleurs des ceintures des arts martiaux. Un contrôle des connaissances permet ensuite à l’élève de passer à la ceinture supérieure, qui reprend toujours une partie des enseignements de la ceinture précédente, afin de permettre aux élèves de réviser constamment leurs connaissances.
Marie Pottier s’est inspirée de cette méthode pour concevoir 6 exercices de géographie de difficultés croissantes, disponibles dans la Bibliothèque des ENT d’Édifice. Pour obtenir la “ceinture blanche”, il faut savoir situer la France sur la carte de l’Europe, et Paris sur la carte de la France. On passe ensuite à la ceinture jaune, et ainsi de suite. “Chacun évolue à son rythme : j’ai eu une élève qui avait de grosses difficultés à se repérer dans l’espace, et la différenciation pédagogique lui a permis de persévérer sans ralentir le reste de la classe”, se souvient l’enseignante.
Utiliser le numérique et l’ENT dans la différenciation pédagogique
Fabien, enseignant à Caen, propose également dans la Bibliothèque un Wiki des “ceintures” dans différentes matières du cycle 3, pour inspirer et faire gagner du temps aux enseignants. “La première année, on y passe une partie de l’été ! Une fois les exercices créés, la structure est là, je n’ai plus qu’à ajuster de temps en temps”, précise Marie Pottier. Mais la différenciation pédagogique n’est pas toujours aussi chronophage. “Appliquer cette différenciation, c’est aussi laisser l’enfant compter sur ses doigts s’il en ressent le besoin, par exemple”, insiste Nadège Gros.
L’ENT s’avère être un outil pertinent pour mettre en place facilement une différenciation pédagogique. Le numérique éducatif permet de limiter l’usage de l’écriture manuscrite pour les élèves dysorthographiques, dyspraxiques ou dysgraphiques, par exemple. L’outil Cantoo Web, intégré dans certains des ENT d’Édifice, offre la possibilité de changer la taille et le type de police, d’ajuster les espacements, d’ajouter un élément de séparation syllabique ou de colorer les mots et les syllabes, ce qui facilite la lecture aux personnes en situation de troubles “dys”. Un gain de temps puisqu’il n’y a plus besoin de créer des supports différents adaptés à chacun.
Comme on l’a vu avec les “ceintures”, l’application Exercices permet de proposer des entraînements différents et adaptés au niveau de connaissances de l’enfant. L’enseignant peut aussi enregistrer les consignes d’un exercice en version audio ou vidéo, grâce au Studio de l’ENT, un vrai gain de temps et d’énergie pour les élèves dyslexiques. “Les Cahiers multimédias sont de véritables appuis pour la différenciation pédagogique, car on peut y proposer des informations adaptées à tous les profils d’apprenants. Certains vont lire, d’autres écouter les audios et les vidéos, d’autres encore, regarder les visuels”, ajoute Nadège Gros. Une solution pour chacun, une école pour tous !
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